La nouvelle a eu l’effet d’un coup de tonnerre. Aux USA, la société Monsanto a été condamnée à verser 250 millions d’euros à un jardinier américain : Dewayne Johnson, atteint d’un cancer désormais en phase terminale. Il a en effet utilisé durant plusieurs années du Roundup® puis du RangerPro®, deux herbicides puissants produits par la société en question.
Problème : celle-ci n’a jamais eu la délicatesse de prévenir ses utilisateurs des graves dangers potentiels quant à l’emploi de ces produits, qui contiennent entre autres du glyphosate. La société se défend en affirmant que si certains (dont le Centre International de Recherche sur le Cancer – CIRC – une branche de l’OMS) classent cet herbicide dans les produits potentiellement cancérogènes, ce n’est pas l’avis de tous. On laissera le soin aux experts de trancher.
En attendant on commence à connaître les effets du glyphosate également sur les poissons. Ainsi, dès la fin des années 70, on étudiait la toxicité du Roundup® chez certains d’entre-eux. Le glyphosate est un herbicide qui est capable d’atteindre non seulement tous les tissus des plantes traités, mais aussi leurs racines. Même les végétaux aquatiques y sont très sensibles.
Le glyphosate est actuellement en tête des pesticides retrouvés dans l’eau, du fait de sa large exploitation. Il est soluble dans le milieu aquatique, et ne s’accumulerait pas dans les organes des poissons touchés. Pourtant, s’il est apparemment non létal, ce serait toutefois un perturbateur endocrinien, capable d’entraîner des complications au niveau cellulaire et hormonal, notamment lorsqu’il est combiné (ce qui est souvent le cas) avec d’autres agents chimiques. De nombreux cas révèlent aussi des problèmes au niveau de la structure des branchies des poissons. Récemment encore, on a pu démontrer que le glyphosate provoquait des déformations sur la colonne vertébrale des poissons juvéniles…
Il y a de quoi s’interroger sur la neutralité apparente de ce ce produit avant de l’employer dans le jardin, même avec une notice rassurante (sic), surtout si vous êtes l’heureux propriétaire de ce morceau de nature ou est installé un bassin. Un simple conseil consisterait même à vous dire : laissez tomber l’usage du glyphosate.
