Les embryons de Pelodiscus sinensis capables de réguler leur température

Le trionyx de Chine est une tortue vivant dans les cours d’eau lents, les mares et les rizières. Photo Natasha K - Fotolia

On sait que les animaux poïkilothermes, c’est le cas des reptiles, ne peuvent réguler leur température interne par voie métabolique. Chez ces animaux, lorsqu’ils sont mobiles, la thermorégulation est assurée par un comportement : ils se placent à l’endroit où la température est celle qui convient à leurs besoins du moment.

On pensait que les embryons de reptiles, incapables de se déplacer dans leur œuf, étaient complètement dépendants des conditions thermiques régnant dans leur nid. Dans une étude sur Pelodiscus sinensis, Wei-Guo Du et ses coauteurs montrent qu’il n’en est rien. Ils ont tout d’abord remarqué que la différence de température entre le côté de l’œuf le plus proche d’une source de chaleur et le côté opposé pouvait atteindre presque 1 °C. Les chercheurs ont constaté que, dans des conditions de laboratoire, les embryons se déplacent en direction de la source de chaleur en quelques jours et la suivent si sa position change. Dans des nids semi-naturels, les embryons se dirigent vers la plus proche partie du sol chauffée par le soleil. Les embryons déposés dans un nid sur une berge en pente — et donc recevant la chaleur du côté — se déplacent plus depuis leur position initiale (entre 15 et 22 ° selon que l’embryon a commencé son développement dans la partie supérieure de l’œuf ou dans la partie opposée au soleil) que ceux des nids creusés dans un sol horizontal et qui reçoivent la chaleur du dessus (environ 1 °). En augmentant ainsi la température d’incubation, les embryons de P. sinensis en réduisent la durée ce qui minimise le risque de prédation au nid.

D’après : Du W.-G., B. Zhao, Y. Chen & R. Shine (2011) Behavioral thermoregulation by turtle embryos, PNAS, 108 (23) 9513–9515

 



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