Allobates femoralis est un dendrobatidé qui, comme beaucoup de ses cousins, porte des soins à ses pontes. Le mâle de cette espèce était connu pour porter des soins aux pontes distribuées sur son territoire, y compris les pontes dont il n’est pas le géniteur !
Toutefois, cet « altruisme » a ses limites : en effet, un mâle qui étend ou change son territoire va dévorer les pontes présentes sur ce nouveau territoire après en avoir évincé le propriétaire. C’est ce que montre une étude menée par Eva Ringler de l’Université de médecine vétérinaire de Vienne (Autriche) faite sur des sujets captifs et publiée dans Scientific Reports.
Photo : Frogger
Le mâle ne va donc pas s’attaquer aux pontes qui sont présentes sur son domaine même si il y a des chances qu’elles ne soient pas toutes de lui car il ne semble pas capable de différentier ses œufs de ceux d’un autre. La question est de savoir s’il protège les pontes sur son territoire, même étrangères, sans avoir conscience qu’elles ne sont pas de lui, partant d’instinct du principe que ce qui est chez moi est à moi. Ou alors, si se sachant incapable de différencier une ponte dont il est le géniteur et une dont il ne l’est pas, il arrive à raisonner en se disant : dans le doute, abstiens-toi… En revanche, celles qui sont sur d’autres territoires sont forcément d’un autre mâle donc il peut faire le ménage !
La réserve naturelle nationale des Nouragues (RNN128) est une réserve naturelle nationale située en Guyane (France). Classée en 1995, elle occupe une surface de 100 000 hectares et protège des territoires de forêt tropicale humide (primaire). Seconde réserve naturelle française par la taille après celle des TAF, elle fait partie des six réserves naturelles nationales de Guyane. Elle propose une vidéo sur l’étonnante Allobates femoralis.
L’Allobates femoralis est une grenouille assez commune qui vit en forêt tropicale. On entend facilement son chant en journée surtout pendant la saison des pluies. Elle est petite, seulement 2,5 cm mais elle a de super pouvoirs! Des chercheurs de l’Université de Vienne (Autriche), qui viennent aux Nouragues depuis 15 ans, l’étudie autour du camp Pararé, sur la rivière Arataye.
